Histoire d'une locomotive

Pourquoi une locomotive ?

Tout simplement parce que certains conseillers avaient la nostalgie du passé et puis nous avions pensé qu'il fallait aussi personnaliser l'entrée du village et affirmer son caractère ferroviaire passé, en mémorisant la voie ferrée. Le conseil municipal décida alors de placer une locomotive sur le rond-point, exactement à l'emplacement de l'ancienne ligne S.N.C.F, rappelant ainsi, la place importante que tenait le rail à Chaussin.

Il fallait donc trouver une locomotive ; cette démarche s'avéra très vite, mission impossible et surtout trop onéreuse pour notre budget tant pour l'achat, que pour l'entretien. En effet d'anciens cheminots nous avaient mis en garde en nous expliquant les difficultés d'entretien de telles machines. Nous avions alors pensé, faire fabriquer cette locomative par une entreprise de  chaudronnerie ; à l'aide de photos, de maquettes, nous avons demandé des devis, mais le conseil municipal n'a pas été convaincu. Alors, dernière piste à explorer, une école de chaudronnerie, nous en avons une dans le Jura, à Saint-Amour ; c'est gagné !

Nous prenons contact avec le proviseur du lycée par l'intermédiaire du collège de Chaussin. L'idée fait son chemin, nous avons la chance d'avoir à Saint-Amour, des professeurs compétents, passionnés par la vie du rail. Il faut choisir un modèle simple, donc remonter à la fin de l'autre siècle. Avec des cartes postales, des photos, des livres, la maquette est mise au point, avant les vacances scolaires 93. Ce sera une locomotive de type 1-3-0- .

La construction est réalisé pendant l'année scolaire 93-94, par des élèves motivés, bien encadrés. Comme prévu, le travail est terminé en juin. Enfin, après démontage, transport, mise en peinture, par un artisan local et remontage, la locomotive prend sa place définitive sur les rails du rond-point. Cette opération originale, est unique dans notre région, elle a en effet permis à une école de se mettre en valeur, de s'exprimer concrètement, et de prouver, contrairement aux idées reçues, que les métiers manuels, le savoir faire, l'imagination, s'apprenaient encore dans nos écoles, et cette oeuvre sera, j'en suis certain, pour le lycée de Saint-Amour, une vitrine et une carte de visite non négligeables et pour notre commune, une réalisation à la fois culturelle et peu coûteuse.